Athénée Jules Bara

Athénée Jules Bara - TournaiA Tournai, tout comme ailleurs, seul le chanoine était habilité à accorder l’autorisation d’ouvrir une école. En 1586, l'Administration de Tournai revendique le droit d'avoir un Collège communal et d'en confier la direction aux pères Jésuites avec lesquels elle était en pourparlers depuis déjà deux ans. En 1595 naît le "Collegium Tornacense".
Les bâtiments de l’école, situés au bas de la rue des Allemands, restent propriété de la ville. La jouissance en est concédée gratuitement aux Pères Jésuites.
Par la suite,les locaux primitifs étant devenus insuffisants, on leur adjoint le noviciat des Jésuites.
De 1609 à 1644, sept bâtiments distincts sont adjoints autour de deux cours intérieures avec galeries couvertes. L'ensemble est flanqué d'une chapelle de style ogival flamboyant que cache une façade où prédomine le caractère "Renaissance".
En 1775, une bulle du pape supprime l’ordre des Jésuites. Cette décision, Marie-Thérèse, notre souveraine d’alors, l’applique immédiatement : maîtres et élèves du collège sont licenciés, les biens de la compagnie confisqués et inventoriés. Les deux écoles, mises en vente publique, deviennent la propriété des Religieux de St-Médard. La Révolution française les en expulse et dans les locaux de la rue des Jésuites, Napoléon Ier autorise l’établissement du Séminaire épiscopal. Le noviciat est âprement disputé. D’une part, les Consaux réclament les bâtiments pour y établir un Collège communal avec internat, d’autre part le Chapitre cathédral désire y transférer le Collège St-Paul. C’est ce dernier qui l’emporte; le gouvernement, jugeant qu’un seul établissement d’enseignement secondaire était suffisant pour la ville, donne au Chapitre, pour y transférer son école, les locaux de la rue du Quesnoy avec tout le mobilier meublant.
L’annexion du Tournaisis à la République française, en 1795, impose au personnel du Collège le serment de "haine à la royauté".
Après la chute de l’Empire, de nouveaux changements interviennent dans la dénomination de l’Institution; la ville lui donnant le nom de Collège Royal en 1815, le gouvernement lui accordant celui d’Athénée, en 1817. Ce titre était réservé aux meilleurs établissements d’enseignement secondaire du nouveau royaume des Pays-Bas; il y en avait sept dans les provinces belges.
Après la révolution de 1830, la liberté de l’enseignement est complète; les « Bureaux d’administration » des collèges dispaissent et leurs attributions passent aux autorités communales qui, en beaucoup d’endroits, laissent péricliter leurs écoles ou les confient à l’épiscopat.
A Tournai, au contraire, la « Régence », pour répondre aux désirs de la population et distinguer l’Athénée des Collèges ecclésiastiques, recommande au corps enseignant de développer davantage l’étude des langues vivantes, du français en particulier, des sciences propres au commerce et à l’industrie.
Aux termes de la loi du 1er juin 1850, dix établissements d’Enseignement Moyen deviennent « Athénées Royaux ». Il y en a un dans chaque chef-lieu de province plus celui de Tournai. Il ne s’agissait pas d’un simple changement de dénomination. La réforme était profonde : la direction des dix Athénées royaux devait appartenir au Gouvernement. Celui-ci nommait tout le personnel, à la tête duquel se trouvait un Préfet des Etudes laïc et établissait le programme officiel des cours.
En 1914, le clocher de la Chapelle est endommagé. La Chapelle et une partie de l’internat abritent divers secours de la commune. En 1917, comme toutes les écoles de la ville, l'établissement est réquisitionnée par l’occupant. Les cours sont organisés dans les usines Colmant puis, après l’occupation de celles-ci, dans des maisons particulières.
Les bombardements de mai 1940 ne causent que des dégâts superficiels aux vieux bâtiments de la rue du Quesnoy.
La transformation la plus spectaculaire a été celle de 1923 : elle marque un net succès du féminisme. Les portes de l’Athénée s’ouvrent aux jeunes filles.
En 1968, une section préparatoire ouvre ses portes et disparaît en 1985.
En septembre 1979, l'école change d'appellation et devient Athénée Royal Jules Bara en souvenir d’un de ses illustres élèves.

Crédit : http://users.skynet.be/pierre.bachy/athenee_bara_tournai.html
Samedi 16 novembre 2002 Concert dans la chapelle Renaissance de l'Athénée Jules Bara à Tournai.