Né à Palestrina vers 1525
Mort à Rome le 2 février 1594


iovanni Pierluigi da Palestrina est un des plus illustres musiciens du XVIe siècle.
Palestrina n'est pas son nom patronymique, mais celui de sa ville natale, l'antique Préneste, chantée par Virgile et Horace, célèbre par son temple de la Fortune aujourd'hui en ruine, située non loin de Rome dans la région des monts Prenestini.

Biographie:

Quand meurt sa mère, en 1536, on le fait admettre comme enfant de chœur dans la maîtrise de la basilique Sainte-Marie-Majeure, à Rome. Sous la direction de plusieurs maîtres de chapelle, dont Firmin Lebel, il étudie les maîtres des écoles franco-flamande et italienne : Josquin Des Prés, Jean Mouton, Pierre de La Rue, Antoine Brumel.
En 1544, il est reçu comme organiste de la cathédrale de sa cité natale et épouse en 1547 Lucrezia Gori.
En 1550, l'évêque de Palestrina est élu pape sous le nom de Jules III, il fait venir à Rome en 1551 son ancien organiste et lui confie le poste de maître des enfants de la basilique Saint-Pierre, puis celui de chanteur de sa chapelle particulière.
Le jeune Pierluigi accomplira à l'ombre du Vatican une carrière prestigieuse qui le hissera aux cimes de l'art musical. Il dédie à Jules III son premier livre de messes en 1554. En 1555, le pape le récompense en le faisant membre de la Chapelle Sixtine.
En septembre de cette même année, le pape Paul IV succédant à Marcel II, exige dès son avènement en 1555 la démission de la chapelle pontificale de tous les chanteurs qui se seraient mariés ou auraient commis des madrigaux. Coupable des deux forfaits (comme son collègue Domenico Maria Ferrabosco), Palestrina accepte la direction de la Cantoria de Saint-Jean-de-Latran (1555-1560), puis celle de Sainte-Marie Majeure (1561-1568). En 1563, il prend la direction de l'enseignement musical au Seminario Romano fondé par le pape Pie IV après la conclusion du Concile de Trente.
Du 1er août 1567 jusqu'en mars 1571, il est au service du cardinal Hippolite d'Este.
En 1571, il est réintégré comme maître de musique à Saint-Pierre de Rome où il exercera sa fonction jusqu'à sa mort.
Devenu veuf en 1580, il songe à entrer dans les ordres mais se remarie l'année suivante avec la veuve d'un riche fourreur de la cour pontificale.
Ami de Philippe de Néri, apprécié des papes Jules III, Marcel II, Grégoire XIII et Grégoire XIV, reconnu dans toute l'Europe comme le premier compositeur de son temps, Palestrina mourut âgé de 68 ans et fut inhumé à Saint-Pierre, dans la Cappella Nuova.

Oeuvres sacrées:
  • 104 messes, parmi lesquelles la Missa Assumpta es, la Missa O Sacrum Convivium, la Messe du Pape Marcel et la messe Io son giovinetta, sur un madrigal de D. M. Ferrabosco,
  • environ 375 motets et pièces diverses en latin : psaumes, hymnes, dont Sicut cervus, Super flumina Babylonis, Hodie Christus natus est...),
  • 35 Magnificat,
  • des Lamentations de Jérémie,
  • 2 Stabat Mater,
  • 42 madrigaux spirituels.
Oeuvres profanes:
  • 91 madrigaux, dont certains sur des textes de Pétrarque.
Commentaire:

Avec ses contemporains Byrd et Lassus, Palestrina est l'un des plus grands compositeurs de son temps, il a maîtrisé le style polyphonique de l'école franco-flamande, créant des œuvres d'une beauté et d'une habileté technique inégalées. Sa musique sacrée reste la part la plus glorieuse de son œuvre.
Honoré par ses contemporains comme le plus grand musicien vivant, il laisse une production très vaste, presque entièrement destinée à l'Eglise et dans laquelle on ne cesse d'admirer à la fois un spécimen insurpassable de musique liturgique, un modèle achevé d'écriture contrapuntique, voire le début de la vraie musique (après les "ténèbres médiévales"). Que voilà de nombreux titres de gloire pour un seul homme!
Une mention spéciale doit être faite pour les madrigaux spirituels qui portent la marque de l'inspiration oratorienne. En deçà des autres madrigalistes quant à l'expression poétique, Palestrina reste en ce domaine comme ailleurs un maître de l'écriture vocale et du coloris harmonique.

d'après Encyclopaedia Universalis (Roger Blanchard), Services de documentation interne de Radio-France
Olga Bluteau et Palestrina ou Les voix de la Clarté (Jacques Viret)


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