Né en septembre 1557
Mort à Paris le 21 août 1627


acques Mauduit, greffier des requêtes au Palais de Justice, est un homme très cultivé, un véritable humaniste.

Biographie:

MauduitCompositeur, luthiste et humaniste parisien à l'esprit universel. Mauduit étudie les lettres et la philosophie, séjourne en Italie, exerça la charge de garde du dépôt des requêtes du palais, qu'il héritait de son père, devient secrétaire ordinaire de la reine, tout en s'adonnant sérieusement, comme autodidacte, à la musique. En 1581, il remporte un prix de composition au puy musical d'Évreux avec son motet Afferte Domino. Il est l'ami de Ronsard, pour les obsèques duquel on interprète son Requiem à cinq voix (dont un fragment seulement est conservé). Il est surtout l'un des principaux collaborateurs de Jean-Antoine de Baïf, après Joachim Thibault de Courville (mort en 1581), à la seconde académie de poésie et de musique fondée en 1571 pour la mise en musique des vers "mesurés à l'antique".
Ami intime de Ronsard, il compose un Requiem à 5 voix pour son enterrement au début de l'année 1586. Lors du siège de Paris par Henri III en 1589, il sauve de l'incendie le Dodécacorde de son ami Claude Le Jeune qui peut échapper aux massacres de la Saint-Barthélemy. Sous l'impulsion de Mauduit, cette académie accorde de plus en plus d'importance à la musique. En outre, Jacques Mauduit entretient également des liens d'amitié avec le théoricien Marin Mersenne. Il anime les semaines saintes du Petit-Saint-Antoine pour lesquelles il compose plusieurs oeuvres. Directeur des concerts de Notre-Dame et des ballets de la cour sous Henri IV et Louis XIII, c'est lui qui dirige, en 1614, l'ode célébrant l'entrée à Paris de ce dernier ; on comptait cent quarante chanteurs, luthistes et violistes. En 1617, il composait déjà d'authentiques airs de cour pour le Ballet de la délivrance de Renaud, écrit en collaboration avec Pierre Guédron, Antoine Boesset, Gabriel Bataille ; l'oeuvre comportait quatre-vingt-douze choristes et "plus de quarante-cinq instruments". Mauduit écrit dans tous les genres (messes, motets, cent quatre hymnes, fantaisies instrumentales, etc.) ; malheureusement la plupart de ces oeuvres sont perdues. Parmi celles qui restent, ses Chansonnettes mesurées de J. A. de Baïf à quatre voix (1586) sont incontestablement l'un des plus purs chefs-d'oeuvre de la musique vocale française à la fin du XVIe siècle. Elles comprennent des dialogues, des choeurs, des récits, des ensembles vocaux et instrumentaux.

Oeuvres sacrées:
  • Plusieurs messes (dont le Requiem),
  • des vêpres,
  • psaumes mesurés à l'antique,
  • motets.
Oeuvres profanes: Chansonnettes mesurées à 4 voix.

Musique instrumentale:
insérée dans des ballets de cour.

Commentaire:

C'est Mauduit qui a, semble-t-il, introduit le premier en France les concerts de violes. Dans ses chansons, musique et poésie font étroitement corps; c'est un art de transparence et de délicatesse. "On ne peut rien rêver de plus uni, de plus fondu et de plus délicatement sensible que des chansons comme: Vous me tuez si doucement ou Voicy le verd et beau may" (R. Bernard).
Une des meilleures réussites de Mauduit est aussi consacrée aux voix : il s'agit des cinq Psaumes qu'il composa, bien que catholique, selon le rite protestant, sur une traduction de Baïf.

d'après Olga Bluteau et Encyclopaedia Universalis


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