Né à Lincolnshire en 1543
Mort à Standon Massey, Essex en 1623


illiam Byrd, protégé par la reine Élisabeth I, organiste de la Chapelle royale bien que de confession catholique, écrit des messes, des motets, des pièces polyphoniques diverses, ainsi que de la musique pour clavier, caractérisée par une forte tradition contrapuntique.

Oeuvres sacrées:
  • 3 messes, respectivement écrites à trois, quatre et cinq voix; les deux premières composées entre 1588 et 1591, la troisième entre 1605 et 1611. Ce sont trois chefs d'oeuvre:
    • la première, à trois voix, pour la rigueur et la simplicité de sa structure et de son traitement;
    • la deuxième, à quatre voix, pour l'ampleur de ses proportions et la riche diversité de son écriture vocale et harmonique;
    • la troisième enfin, à cinq voix, pour son parfum modal délibéré, sa grande variété de groupement des voix et un bonheur d'inspiration qui fait de l'Agnus Dei en particulier un sommet de beauté musicale.
  • 3 volumes de Cantiones sacrae (1589-1591) rassemblant de nombreux motets à cinq, six ou huit voix.
  • 2 recueils de Gradualia (1605-1607)
Oeuvres profanes:

Psalmes, Songs and Sonnets (1611) comporte aussi des pièces très proches du madrigal tel qu'il est traité par Thomas Morley, John Wilbye et d'autres spécialistes du genre.

Oeuvres instrumentales:
  • 12 fantaisies
  • diverses pavanes, préludes, ainsi que de nombreuses pièces pour violes et virginal (ancêtre du clavecin).
Commentaire:

On ne sait pas grand chose de ses origines ni de ses premières années. L'un des membres de la famille londonienne, Thomas, cité comme "Gentleman of the Chapel Royal" dans les années 1540-1550 pourrait être le père de William.
Bien que catholique, Byrd est nommé organiste et maître des choristes de la cathédrale de Lincoln le 25 mars 1563 par décret de la reine Elizabeth. A la mort de Robert Parsons en février 1570, il accède à la dignité de "Gentleman of the Chapel Royal" et quitte Lincoln en décembre 1572 pour devenir organiste de la chapelle royale à Londres.
En 1575, Byrd s'associe à Tallis pour se lancer dans l'édition musicale; il obtient de la reine Elisabeth I un privilège de vingt-et-un ans, privilège qui assure aux deux associés le monopole de l'édition et la vente de musique imprimée. Cela permet à William Byrd de publier lui-même la plupart de ses oeuvres. Byrd dédie à sa bienfaitrice leur premier recueil de Cantiones Sacrae (1575).
En 1593, Byrd quitte sa maison de Londres pour une résidence plus grande à Standon Massey (Essex). C'est probablement pour la communauté catholique de cette région qu'il écrit ses Gradualia et ses messes.

William Byrd est le premier à servir aussi bien le culte anglican que la liturgie romaine, il donne la pleine mesure d'un génie inspiré par sa foi catholique, à travers la perfection de la forme et la sensibilité de l'expression.
Byrd se révèle un pionnier, qu'il s'agisse de compositions libres, (fantaisies, préludes, voluntaries), de danses (pavanes, gaillardes, allemandes, courantes), ou d'airs et variations : structure, rythmique, ornementation, progressions harmoniques attestent constamment l'originalité de son génie créateur.
Il est également l'un des premiers à écrire pour une seule voix et accompagnement obligé, utilisant les violes (de préférence en quatuor) à la place des voix inférieures ; il fut suivi en cela par John Dowland.
On a pu dire que Byrd était à l'Angleterre ce que Palestrina était à l'Italie, Lassus aux Pays-Bas, Victoria à l'Espagne.

d'après Olga Bluteau, Encyclopaedia Universalis et Cartagene


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